Je me parle à moi-même, à moi seul.
Une marée inévitable qui se trimbale vers moi.
Les pensées par terre.
Dehors, il fait froid.
A l’intérieur, l’attente pèse lourd.
Elle pèse comme le sommeil.
Moi, comme une larve, je cherche à tendre vers le papillon.
Le secret est enfermé.
On n’y comprend rien.
Il est bon de lire entre les lignes.
Tu veux sortir ? La porte est ouverte.
Je ne sais pas où je vais, mais j’avance.
… J’ai peur.
Le visage dissimulé, sans intérêt.
Prêt à affronter mes fantômes.
A force de devoir lutter, j’observe et je m’éloigne.
A cache-cache je joue si bien que l’on m’oublie.
Je suis insaisissable, à peine apparu.
Il est frappant de se voir se fondre avec l’indigence des objets.
Je navigue entre deux choses qui s’excluent mutuellement.
A la recherche de quelque chose à aimer.
Je ne saisis plus la beauté des choses qui nous entourent.
Je redoute la mort de l’imagination.
La création demeure un mystère.
Avalé par les objets
Je me dissimule derrière l’évidence.
Avec le rayon de lumière je cherche qui me cherche.
Le diable n’est pas toujours à la porte.
La fenêtre sur les rêves est fanée.
Je me branche sur la fréquence qui me console.
L’illusion de l’avenir reste décorative.
Je m’accroche. C’est peut-être déjà fait.
Je reste là sans bouger, je tends mes mains selon mon habitude.
Texte © Samir Tlatli, Septembre 2017.